Si le synopsis peut paraitre peu engageant, il convient de relativiser. L’histoire se fonde principalement sur les mécanismes de restructuration plus que sur le pathos. C’est en cela que l’ouvrage arrive tout de même à véhiculer un message d’espoir. Malgré une histoire très triste, elle ne vire jamais au larmoyant. Une justesse de ton et un équilibre pourtant pas évident à trouver qui rendent ce manga profondément touchant. Sans pour autant se cantonner à son sujet, Murakami profite de son manga pour dénoncer également certaines lacunes du système japonais (mesures médicales insuffisantes, aides à l’accompagnement anecdotiques…) et apporter une réelle profondeur à son récit.
Concernant la forme, les éditions Ki-oon livrent encore un tome magnifique dans leur collection Latitudes. Le manga est scindé en deux grandes parties qui sont pourtant intimement liées. Chacune de ces parties a le droit à des pages couleurs de toute beauté. Le trait de l’auteur, tout en douceur, convient parfaitement pour ce type d’histoire et permet de contrebalancer quelque peu la tragédie des évènements. A noter pour une fois le choix d’une couverture moins sobre que ce à quoi nous avait habitué l’éditeur dans cette collection, un choix heureux qui, on l’espère, ne restera pas un cas isolé.
Toutefois il reste important de précise que nous sommes face à un titre très adulte et il est nécessaire tout de même d’être un minimum à l’aise avec le sujet. Si vous penser faire partie de cette catégorie alors il ne faut pas hésiter à se plonger dans cette lecture et découvrir un grand manga.
L’oiseau bleu de Takashi Murakami édité chez Ki-oon
DERRIEN Clément
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