Des gladiateurs affrontant des dragons et des minotaures, on aurait pu craindre que le melting pot entre Fantasy et le cadre historique de la Rome antique soit quelque peu indigeste, mais c’était sans compter sur la maestria de Masasumi Kakizaki (Rainbow, Green Blood). L’auteur nous a habitués à nous surprendre et à exceller dans chaque genre abordé. Que ce soit dans le western inspiré Gangs of New York (Green Blood), le manga d’horreur (Hideout) ou l’univers des maisons de correction japonaises d’après-guerre (Rainbow), jamais il ne verse dans le manichéisme basique. Passant du seinen au shonen on aurait pu s’attendre à ce que Kakizaki change un peu sa formule pour s’adapter à un lectorat plus jeune. Bien heureusement, il n’en est rien. Au contraire il garde tout son talent pour dépeindre des situations tragiques et mettre ses personnages face à des choix terribles.
Le dessin non plus n’est pas en reste, les habitués de l’auteur se retrouveront en terrain connu avec ce trait racé et ces lignes blanches caractéristiques (voir illustrations de cet article). Le manga nous livre des planches de toute beauté, en témoigne les magnifiques pages couleurs en début de tome.
Les deux premiers tomes sont menés de main de maître, reste à voir si le troisième et dernier tome conclura cette série en apothéose.
Un manga qui peut fièrement trôner aux cotés des Berserk et autres Ubel Blatt dans la bibliothèque des fans du genre.
Bestiarius de Masasumi Kakizaki édité chez Kazé
DERRIEN Clément
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